Les deux voies de la réparation

Avec la surveillance omniprésente des caméras, les conducteurs reçoivent dorénavant des amendes automatiquement, sans possibilité de dialoguer ou demander clémence, même s’ils regrettent sincèrement leurs actes. La loi est aveugle et sans sentiments et cela semble logique. Une fois qu’une loi est en place – elle s’applique à tous, du plus grand au plus petit.

Il est écrit dans la Guémara : « Les sages demandèrent à la sagesse : quel est le châtiment du pécheur ? Elle répondit : “Le mal poursuivra les pécheurs.”Ils posèrent la même question à la prophétie. Elle répondit : “L’âme qui pèche, mourra.” Celui qui pèche et se rebelle contre le Roi – n’a droit ni au pardon, ni à l’expiation.

Si c’est ainsi, Yom Kippour semble ne pas avoir lieu d’être. En effet, selon ces dires comment comprendre le principe de téchouva ?  Le Talmud de Jérusalem continue : « Ils demandèrent à la Torah : quel est le châtiment du pécheur ? Elle répondit : Qu’il apporte un sacrifice, et il sera pardonné. ». Ils demandèrent au Saint Béni soit-Il : quel est le châtiment du pécheur ? Il répondit : « Qu’il fasse téchouva et il sera pardonné ». Le Saint Béni soit-Il est “Miséricordieux et abonde en pardon”.

La vérité de D.ieu vs la vérité des anges

La sainte Torah nous dit : « C’est par ceci qu’Aharon entrera dans le sanctuaire… »

Rabbi Nathan explique : le grand prêtre entre dans le sanctuaire avec la vérité pure de D.ieu, vérité que seuls les tsadikim les plus élevés peuvent atteindre. Quelle est cette vérité ? Celle qui repose sur l’immense miséricorde de D.ieu.

D’un autre coté, il y a la stricte vérité des anges, qui s’opposèrent à la création de l’homme, car “un pécheur mérite la mort”. Mais HaChem jeta cette vérité à terre et créa l’homme, car Sa vérité infinie ouvre toujours la porte à la téchouva et à l’amour, même pour celui qui a beaucoup fauté.

Il y a donc deux approches : celle des anges, pour qui HaChem est d’abord Roi et doit faire régner la justice et celle de la Torah, qui enseigne qu’HaChem est avant tout un Père aimant, qui nous aime toujours.

La vérité pure et profonde d’HaChem, sur laquelle repose le pardon, la rémission et l’expiation

Un père aime toujours ses enfants, il veut leur bien, leur donne toujours une chance de recommencer, leur pardonne, les accepte avec amour malgré toutes leurs erreurs.

C’est une vérité profonde, un fondement essentiel : sans en avoir cette connaissance claire, la foi et la sainteté manquent de racines et deviennent sources d’angoisse, de souffrance intérieure, de tristesse et parfois même de désespoir.

J’ai vu des Juifs éteints, sombres, vidés de toute vitalité, retrouver la vie — une véritable résurrection — lorsque je leur ai transmis ces messages simples.

Tu es bon ! Tu ne désires que le bien !

HaChem connaît ton cœur. Il sait que ton véritable désir est de faire le bien, et que le mal n’est pas ton essence. Même s’il chute mille fois, tant que l’homme s’accroche à son vouloir, sans se laisser abattre par ses échecs, il est considéré là-Haut comme un tsadik parfait, comme cela est décrit dans le livre “Or ‘Hadash”. Car aux yeux du Ciel, ce n’est pas la chute qui définit l’homme, mais la fidélité de son cœur. La vérité stricte des anges se concentre sur l’apparence extérieure, mais la vérité Divine pure regarde l’intériorité. Malheureusement l’homme a tendance à croire les anges et à penser que le mal lui appartient… C’est là que prend sens l’expiation de Yom Kippour qui provient de la vérité supérieure d’HaChem, qui sait que tu es bon, que ton vouloir est pur.

Ignorer cette connaissance entraine l’homme dans la chute et la culpabilité.

Recommencer, c’est s’appuyer sur la vérité d’HaChem : Il connaît ton âme, éclat divin, qui ne désire que faire le bien.

C’est pourquoi, je conseille dès lors de chanter le chant « HaChem m’aime toujours » avec une version supplémentaire : « HaChem sait que je suis bon, que je veux faire le bien, encore plus de bien, toujours plus de bien… »Et si le premier chant a illuminé Israël, celui-ci donnera de l’espoir à tous et rapprochera tout le peuple d’Israël vers HaChem par amour.

Deux approches qui se rejoignent

Dans l’expiation de Yom Kippour on retrouve :

-Le taureau du grand prêtre

-Les deux boucs : un pour HaChem, l’autre pour Azazel.

Le taureau du grand prêtre symbolise l’amour immense qu’HaChem porte à Israël en toutes circonstances. Ce taureau rappelle le veau d’or – le moment le plus bas de l’histoire d’Israël – et pourtant, on l’apporte en sacrifice et on en asperge le sang dans le Saint des Saints – pour montrer que dans le lieu le plus saint, il n’y a qu’amour d’HaChem pour Son peuple.

Les deux boucs montrent qu’HaChem sait que tout Juif est bon dans son essence. On se confesse sur l’un, on lui transmet toutes les fautes et on l’envoie vers Azazel – et l’autre est offert à HaChem, et son sang aussi est aspergé dans le Saint des Saints. C’est une déclaration que nos fautes ne nous appartiennent pas vraiment, et qu’on les jette du haut de la falaise pour qu’elles se brisent – tandis que nous-mêmes, nous sommes purs et saints, sans aucune faute. Comme dit Rabbi Na’hman : pour faire téchouva, il faut se renforcer sans cesse dans ces deux approches, jusqu’à ce qu’elles deviennent une seule et même connaissance complète. Connaître vraiment HaChem, et se connaître vraiment soi-même.

C’est pourquoi, à Yom Kippour, on asperge alternativement le sang du taureau et celui du bouc – et à la fin, on les mélange ensemble !

En pratique

Ta prière doit être vraie. Non seulement la vérité de ton cœur, mais la vérité absolue qu’HaChem t’aime et te connaît.

C’est pourquoi, chaque fois que tu pries, commence par dire ces mots :

« Papa, je suis ton fils. Tu m’aimes et veux que tout me réussisse. Tu sais que mon vouloir est d’être bon et de faire le bien. Aide-moi à toujours me rappeler cette vérité, à la tenir fermement, et à ne jamais m’en détourner. »

Et avec l’aide de D.ieu, grâce à cela, tu mériteras une téchouva complète par amour et toutes les délivrances.