Devenez donneur
Lorsque nous nous tournons vers les cadeaux et les récompenses à tout bout de champ, nous courons le risque que les enfants soient surstimulés et qu’ils aient toujours besoin d’acquérir plus de récompenses, de cadeaux
Il est vrai que nous venons au monde en tant que preneurs. Les bébés ont besoin de soins constants sur le plan physique, émotionnel et spirituel. Cette idée est tellement évidente qu’elle n’a pas besoin de beaucoup d’explications. Cependant, à mesure que nous grandissons, nous réalisons que les autres ont aussi des besoins. Si nous sommes élevés par des parents qui sont conscients de l’importance de devenir des donneurs et qui sont eux-mêmes des donneurs, nous sommes naturellement amenés à ressentir la gratification que procure le fait de donner aux autres. Rester preneur est égoïste et résulte souvent d’un sentiment de manque, d’insatisfaction émotionnelle et spirituelle. Parents et tuteurs abusent de l’importance des commodités matérielles et des besoins de l’ego pour apaiser et réjouir.
Comment expliquer cela ? Trop de parents, de grands-parents, de tuteurs et même d’enseignants tombent dans le piège de récompenser à outrance à tout moment pour éviter ou limiter les débordements comportementaux, ou pour gagner la faveur d’un enfant, ou pour le rendre heureux sur le moment, ou pour le distraire, ou pour lui faire plaisir, et fait croire à tort que le bonheur momentané équivaut à une bonne estime de soi, et pour célébrer les étapes et les réalisations. C’est sûr que la récompense est nécessaire mais lorsque nous nous tournons vers les cadeaux et les récompenses à tout bout de champ, nous courons le risque que les enfants soient surstimulés et qu’ils aient toujours besoin d’acquérir plus de récompenses, de cadeaux, d’accolades, de plaisir et d’externalités. Que veut dire « exiger » ?
« Exiger » ressemble à un besoin lancinant et inassouvi. Lorsque nous exposons nos enfants à des choses qui font appel à l’ego et lorsque nous en faisons trop, nous courons le risque qu’ils, ou nous, d’ailleurs, dépendions de ces éléments extérieurs au point de devenir dépendants. Ensuite, lorsque nous ne recevons pas toujours plus, nous nous sentons découragés. Lorsque le flot cesse, le destinataire peut devenir déprimé car il ressent un sentiment de manque, une sorte d’insatisfaction par rapport à ce qui est, et un désir constant et lancinant d’avoir plus de choses, plus de divertissement, plus de friandises, plus de cadeaux, plus de stimulation et plus de pouvoir de renforcement de l’ego.
Ce désir malsain d’en avoir plus peut conduire à la jalousie, à la convoitise et à la dépendance à des péchés tels que la pornographie, le tabagisme, les drogues, l’abus d’autrui à l’alcool et à la nourriture pour engourdir la douleur qui émane de ces envies difficiles à contrôler. Ce sont là les symptômes d’une âme en souffrance.
La culture occidentale a tendance à cultiver cette tendance contre nature qui se traduit par des attentes malsaines qui, si elles ne sont pas satisfaites, entraînent des sentiments de déception, de négativité. Que se passe-t-il alors ? Nous vivons dans une société narcissique et de personnes prêtes à tout pour « aller de l’avant » et combler ce vide gênant. L’égocentrisme s’est généralisé, il peut créer l’anarchie, et toutes sortes de problèmes sociaux. Nous constatons aujourd’hui les effets de ce type de mentalité dans notre culture. Pour simplifier : nous n’avons pas mûri depuis l’enfance. Nous n’avons pas réussi à passer du statut de preneur à celui de donneur. Nous avons oublié le programme de notre âme ou peut-être n’avons-nous jamais appris ce dont les âmes ont besoin. Nous avons démoli toutes les frontières dans une interprétation erronée de la « liberté ».
La première étape pour résoudre un problème est de reconnaître et de comprendre clairement la cause du problème. Le problème n’est pas le capitalisme en tant que tel. Il s’agit plutôt de la manière dont nous abordons la liberté et de ce qu’est la véritable liberté : se libérer de l’ego qui réclame toujours plus et satisfaire les besoins purs de l’âme.
En permettant aux êtres humains de déterminer ce qui est bien et ce qui est mal, nous sommes confrontés à une multiplicité d’opinions qui entrent en conflit les unes avec les autres. Il n’existe aucun fondement sur lequel la vérité absolue soit reconnue et honorée. Le monde a été créé pour diffuser des vérités divines immuables issues du plan directeur de la création – la sainte Torah. La Torah est un manuel pour vivre avec un but – vivre de manière éthique et morale. Le manuel pour vivre avec D.ieu plutôt qu’en opposition à Lui n’a pas été suffisamment propagé et illustré par la nation juive, et le résultat est devenu un monde qui tremble par manque d’un fondement approprié ancré dans la divinité. Un monde qui ne reconnaît pas et ne vit pas selon les préceptes d’une Puissance supérieure est un monde en plein chaos. L’anarchie en est le résultat.
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